3 janvier 2010

La Décennie Part 1

♪«So this is the New Year and I don’t feel any different»

Une nouvelle année. Encore. Comme à chaque année.

2010, une autre décennie quand même, ce n’est pas rien. J’ai envie de me faire une rétrospective personnelle. Ça risque d’être long, dix ans quand même. Bon allez, j’me gâte.

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♪«Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour… Québec!»

Ça fait dix ans que j’ai quitté le domicile familiale.

J’ai habité deux ans en résidence pour étudiant. Quand j’en ai eut plein le cul de la vie à 27 pour une salle de bain, j’ai emménagé mon miteux 2 et demi dans le Vieux-Québec. Refuser mon augmentation de loyer fut un hobby pendant 3 ans. J’ai découvert qu’un plafond de salle de bain ça pouvait tomber, qu’un frigidaire ça pouvait couler et que mettre de la vaisselle sale dans son fourneau, c’est vraiment pratique quand t’attends d’la visite.

J’ai quitté le Vieux-Québec pour le huppé Montcalm avec deux colocs dans un 4 et demi, je restais dans le salon… j’avais une porte, quand même. J’ai découvert que les colocs ce n’était pas fait pour moi. Ça a faite 1 ans cette histoire-là Je n’ai jamais aimé faire la vaisselle, mais j’ai découvert que faire celle des autres, c’est encore plus chiant. J’ai rencontré mon petit frère spirituel (ou spiritueux, c’est selon) et j’ai banni de ma vie la grosse coloc.

J’ai quitté le huppé Montcalm pour m’installer dans le résidentiel Saint-Sacrement une grosse année dans un 3 et demi avec le voisin d’en haut du 4 et demi qui était devenu, par la force des choses, mon amoureux. 3 et demi, c’est trop petit, trop petit, trop petit. Même si c’est un grand 3 et demi ça reste trop petit, trop petit, oh que oui.

De retour dans le huppé Montcalm dans un immense 4 et demi avec salon double, deux balcons, planchers de bois francs, le gros kit. Des électros neufs, un barbecue, une grosse tivi et un chien saucisse y’a rien de trop beau pour la classe ouvrière. J’habite toujours là avec l’amoureux qui après 4 ans de vie commune devint finalement l’ex. Ça fait depuis mars qu’on est plus ensemble, ça fait depuis juillet qu’il est supposé partir. Il part aujourd’hui… supposé… Je perds la grosse tivi, toute le salon/salle à manger et une partie de la chambre d’amis. Je perds peut-être bien des choses mais je garde ma dignité et le chien saucisse.

***

♪«J’aurais voulu être un artiiiiiiiiste»

Ça fait dix ans que j’ai quitté le domicile familiale.

Ah le cégep… Mon professeur de mathématique au secondaire m’avait prévenu. Il m’avait dit : «Lolie, fait attention, le cégep c’est comme deux ans de bal de finissants». J’y suis restée trois ans, faut croire que ça m’a plu… bon, j’avoue, j’ai toujours été d’un naturel festive. Cégep pas cégep, université, milieu du travail, vacances pas vacances, c’est la fête dans ma tête en permanence.

Je suis entrée au cégep avec bourses, mentions d’honneurs tout le tralala quoi. Par la grand porte. Une chance que la porte était grande, disons que ma tête à cette époque était plus large que la moyenne. Vous vous dites peut-être : «Ah ben ga dont l’intello qui croule sous les bourses». Intello un peu, mais mes capacités intellectuelles ne sont pas à l’origine de tout ça. J’ai gagné des bourses en musique… ben oui, une enfoirée d’artiste comme dirait l’autre.

Alors donc, je suis entrée par la grand porte persuadée que j’allais révolutionner le monde de la musique. Le doigt dans l’œil jusqu’au coude je me fourrais-je. Un DEC en musique suivie d’un demi-technique en jazz et musique populaire. Demi-technique… trop vache pour la faire au complet, trop orgueilleuse pour dire que ça m’a servie à rien et trop conne de pas l’avoir fait au complet. M’enfin, j’étais jeune, insouciante et j’avais un foie en béton.

Bonjour l’Université. Bonjour la cour des grands. Bonjour milieu de musiciens chiants-pédants-pestifères-dégueulasses. Encore une fois, entrée par la grand porte, les honneurs de mentions de tralala ridicule. 1 an et demi. 3 sessions. 1 an et demi de marde. 3 fucking sessions en Interprétation Classique de putputput ti-doigt en l’air de cave. Un an et demi de sueur, de dur labeur, de pratique jusqu’aux petites heures, d’études de cours théoriques inutiles, de trop de café pour mon estomac devenu fragile avec les années, de travail en même temps, de j’ai tu hâte de recevoir mon bordel de retour d’impôt et de dealage de niaiseries de compétitions de concours de faut j’me fasse une réputation blablabla de ôte ta langue que j’pete comme l’aurais si bien dit Parrain. Alors donc, un beau matin, c’est en buvant ma cafetière et en mangeant mes toasts aux cretons dans mon 2 et demi miteux que j’ai arrêter mon bacc. Drette de même, live su mon divan.

Les autres élèves ont fait la fête en voyant la compétitrice s’en aller, les professeurs ont pleuré le talent gaspillé, mes parents m’ont respecté, le reste de la famille ont félicité l’élan de réalisme qui m’avait frappé et la principale concernée ne savait plus trop où se situer. Bref, un arrêt d’étude un peu trop controversé pour une nord-côtière esseulée.

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