27 juillet 2011

Malouine et les pâtisseries

♪«I had a dream last night»

Ça fait bientôt 2 ans que tu nous as quitté. Hier soir, j’ai rêvé à toi. C’était la première fois que ça m’arrivais depuis que tu es parti. Ça m’a fait tout drôle de revoir ton visage, il était pareil comme la dernière fois.

Je ne suis pas du genre à analyser mes rêves, de toute façon, je ne vois pas du tout quelle sorte de messages tu pourrais m’envoyer d’en haut. Disons seulement que ce matin, je suis contente d’avoir pu manger des pâtisseries maisons avec toi cette nuit chez un couple d’ami de maman et papa. (Un rêve un peu trop random à moins goût!)

Oui, j’en conviens, même si j’essayais de trouver une signification quelconque à cette manifestation, je ne pourrais pas en trouver une. C’était trop étrange et trop parfait. De te voir, comme ça, assis à mes côtés, te bourrant la face dans une espèce de sandwich sucrée au chocolat blanc et rire du caramel qui te coulait entre les doigts… vraiment, je ne vois toujours pas ce que tu aurais pu vouloir me dire. Ça ne devait pas être un message de la plus haute importance et certainement, tu ne voulais pas me dire de surveiller mon taux de sucre!

***

♪«Moi j’mange!»

Tu aimais tellement le sucre. C’était trop drôle de voir aller. Tu aurais fait des pieds et des mains pour pouvoir manger tes jésuites de chez Les Copains D’abord (là, on s’entend, je parle bien d’une pâtisserie!) le matin.

Finalement, tu aimais manger tout court. Je me rappelle, quand j’allais au marché pour te faire une poêlé de champignons sauvages avec de la crème, tu venais fou comme de la marde dans la cuisine! Tu courrais autour de moi comme un enfant que l’on aurait omis de nourrir pendant une semaine.

Évidemment, je t’épargnerai les souvenirs de tes passes de junk-food où tu pouvais manger ton bâtard de smoked-meat extra fromage suisse quatre fois par semaine. Chaque fois tu me disais : «Oui, mais eux, ils ont des frites maisons, c’est pas pareil!» Ben oui! Comme si parce que les frites étaient maisons, elles étaient moins nocives pour ta santé, n’importe quoi!

De toute façon, la seule chose que tu voulais, c’était profiter de la vie. Et après mûre réflexion, tu sais, moi aussi, lorsque je sentirai la fin s’en venir, peut-être aurais-je envie de manger que des frites maisons!! Qui sait…

***

♪«Tout toi me manque» prise deux.

Je ne passe pas une journée sans penser à toi, pas une. Je ne passe pas une journée sans avoir un petit souvenir qui me pop dans la tête. Pas une journée sans me demander ce que tu pourrais penser de ceci de cela. Pas une petite journée sans me dire que maudit que tu l’aurais ri celle-là.

Tu me manques terriblement et j’ai déjà hâte d’avoir un autre trip bouffe avec toi, une nuit, comme ça, complètement random.

21 juillet 2011

Soundtrack

♪«I’ve heard it all before»

Assise sur ma chaise, à mon bureau, je me laisse bercer par la musique. Je hoche de la tête, je tape du pied et parfois même, je chante à voix haute.

Les chansons me font toujours penser à quelque chose, à quelqu’un ou à un événement quelconque de ma vie. Elles me touchent toutes, à leur façon. Elles sont pour moi souvenirs et anticipations. J’ai une trame sonore bien précise pour chacun de mes états d’âme.

Mon oreille de musicienne m’amène à écouter toutes les subtilités. Allant du back vocal évocateur, en passant par le petit son de clochette placé exactement au bon moment, sans oublier l’entrée de la chorale masculine pour l’apothéose finale ou encore la modulation du dernier refrain pour ajouter de l’intensité au processus… mon cerveau frémis et j’en ai la chaire de poule.

Mon côté "littéraire" (si je peux me permettre de m’exprimer ainsi) fait que je me concentre sur les paroles. Tant de jolies choses ont été écrites pour être mises en musique. Des fois, j’ai tout simplement l’impression que quelqu’un serait venu lire dans ma tête pour en faire une chanson.

C’est un peu tout ça qui me pousse à toujours chercher les nouveautés musicales. Trouver la nouvelle chanson que j’écouterai en boucle jusqu’à ce que je la connaisse par cœur, sur le bout des doigts, sur le bout de la langue, jusqu’à ce que j’aille assimiler toutes ses transitions, jusqu’à ce qu’à ma façon, je me l’approprie un peu. Parce que les chansons que j’aime signifient chacune quelque chose pour moi, pour ma tête, pour mon cœur, pour ma vie.

Ma vie est une soundtrack géante.

19 juillet 2011

Réflexions dentaires

♪«It seems it’s never going to end»

28 ans trois quart et toute mes dents. Sauf cette dent de sagesse qui ne poussera jamais, condamnée à passer sa vie de dent dans ma gencive. Je ne me la ferrai pas enlever, c’est ma dent, je la garde. Elle ne me rend pas malheureuse, remarquez, elle ne m’emplie pas de joie non plus. Toutefois, je pourrai me vanter d’avoir TOUTES mes dents.

J’ai eu un rendez-vous chez le dentiste pendant ma semaine de vacances. Comme quoi une simple carie peut vous amener à vous poser une multitude de questions sur votre avenir. Absurde, je sais. Comme quoi un dentiste pourrait changer votre vie… c’est peu dire…

Bref, j’ai eu mon examen, mon détartrage, mon nettoyage et le plombage de la vilaine carie. Méchante, méchante carie, je pouvais bien me demander pourquoi j’avais mal aux dents!

Mon dentiste m’a gelée, a commencé à fraiser mon infection. Puis, il m’a regelée, ma carie était trop profonde et il ne voulait pas que j’aie mal. Ça, c’est de l’altruisme dentinaire pur et simple. J’ai fait une crise d’angoisse sur sa chaise, j’étais tellement gelée que ma bouche avait oublié comment avaler. (pas le highlight de ma vacance pantoute ça làlà!)

Tout ça pour dire que j’ai passé à deux doigts du traitement de canal. Mais je ne sais pas si vous le savez mes amis, mais moi, avec mon pas d’assurance dentaire, je n’ai pas les moyens de me payer un traitement de canal, je n’ai même pas les moyens de me faire arracher une dent! Le truc de la corde attachée à une poignée de porte est peut-être économique, mais moi, je veux les garder mes dents!

C’est mes dents! Touchez pas à mes dents! Je veux garder mes dents! Bon!

Je suis donc retournée chez mes parents, dans un piteux état, la moitié de la face gelée à essayer de manger de la soupe won ton. Pendant un instant, j’ai compris ce que ma grand-mère (paralysée du côté gauche suite à un anévrisme) pouvait ressentir (ou ne pas ressentir) en mangeant une soupe.

C’est bien beau tout ça, le travail que j’aime malgré mon salaire plus que pourri, mon grand 4 et demi avec salon double dans le joli quartier, la vie urbaine dans la Capitale, mais tout ça ne sauvera pas ma dentition.

Je me sens pareille que lorsque j’ai décidé d’arrêter mon baccalauréat. C’est comme si mon côté réaliste et terre à terre venait de me donner une claque en arrière de la tête. Je me rappelle, lorsque j’ai cessé mes études je m’étais dit : «c’est bien beau étudier en musique, mais ça ne mettra pas de beurre sur tes toasts le matin!». J’en suis exactement au même point : «c’est bien beau travailler dans l’hôtellerie, mais ça ne sauvera jamais tes dents!».

La vie en région? Avoir un travail que j’aime un peu moins? Une éventuelle vie de famille? Avoir une maison? Faire 45 minutes de voiture pour aller voir un film dans un cinéma pourri? Faire courir mon chien sur mon terrain? Sentir l’odeur de la mer tous les matins? Me faire chier l’hiver à -40ºC? Me rapprocher de ma famille? M’éloigner des grands centres? Je sais pas.

Le dentiste a sauvé ma dent. Je ne sais pas encore s’il a changé ma vie. Mais une chose est certaine, c’est que moi, dans la vie, je veux garder mes dents bon!