8 janvier 2010

Les joues



♪«I'm just a happy kid. Stuck with the heart of a sad punk»

Malgré mes 27 ans et demi, je suis forcée de constater que je ne fais visiblement pas mon âge. Mentalement ça se passe relativement bien mon affaire. Mais physiquement, c’est une autre histoire. Quand tu te fais carter pour un gratteux au dépanneur... Je suis rendue au stade où j’oscille entre le compliment ou l’injure.

Certes, c’est relativement flatteur avoir l’air plus jeune lorsque l’on atteint un certain âge. Moi, je suis comme dans l’entre-deux. À 17 ans, tu veux en avoir l’air de 20. Entre 18 et 20 ans tu t’insultes quand ils te demandent tes cartes à l’entrée des bars en te disant que voyons, tu l’as ta majorité, faudrait qu’ils allument la gagne de... À 25 ans, tu t’en sacres et tu te dis qu’ils font simplement leur travail. Mais à 27 ans et demi... ça tilt dans ma tête. Y’a comme un bug là. Je suis vraiment à mi-chemin entre la mi-vingtaine et la trentaine.

Bon, d’accord. J’avoue que lorsque je suis en congé et que je pars faire les courses vêtue de mon t-shirt de chien-à-tête-de-radio, d’un jeans trop grand, des mes souliers Vans rayés rouge-noir-blanc et de mon sac noir mystérieux (c’est mon sac à course d’écolo, il est noir et dessus il est inscrit en blanc «sac noir mystérieux» (je trouve ça très drôle)) j’inspire tout sauf la crédibilité.

Grosse parenthèse sur ce don que j’ai parfois de ne pas inspirer la crédibilité : L'Halloween dernier, ayant été encouragée par un «T’es pas game!», je suis allée travaillée avec des oreilles de lapins. C’est même moi qui les avais fabriquées avec un reste de tissu poilu, une vielle boîte de chaussure et une passe à cheveux. C’est fou ce qu’on peut faire avec un peu d’imagination. Tout ça pour dire que, j’ai suscité une foule de réactions de la part de mes clients, du personnel aussi, m’enfin bref. Certains n’ont pas réagis, voyons dont, comme si j’avais pas des oreilles de lapin sua tête! Bah, s’ils préfèrent vivre de le déni... D’autres m’ont demandé où était ma queue, vieux cochons. Bon, j’avoue, je m’en étais fabriquée une, mais à la dernière minute, je me suis rappelé que ça pouvait être un tantinet déplacé pour quelqu'un qui travaille dans le public. Lorsque j’ai vu le visage des messieurs qui me demandaient où était ma dite queue, ça m’a juste confirmé le tout. J’ai eu droit à des fous rire de la part de mes clients réguliers que me connaissent quand même bien, ça c’était très drôle. Touyourétile (toujours est-il), lorsque je prenais ma face de sérieuse et que je demandais : «Avez-vous consommé quelque chose de le mini-bar?», avec mon look de bunny, la crédibilité n’était pas au rendez-vous.

Fin de la grosse parenthèse. Où est-ce que j’étais rendue moi làlà avec tout ça. Je vais aller me relire tapeu. À oui... je n’inspire pas la crédibilité et je ne fais pas mon âge quand je suis dans mes journées de congés et que je ne me force pas pour avoir un look de madame. Quoique, même avec mon look de madame, j’ai l’éternelle jeunesse d’étampée dans la face. J’ai encore des joues qui attirent les becs à pincettes des matantes. Finalement, tout ça, c’est à causes de mes joues. Shame on you joues!


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