21 mai 2012

Deuxième chien


♪«Dog days are over»

Hier, j’ai pilé sur une broche. Je l’ai retiré tranquillement, laissant là, deux jolis petits trous dans mon talon. J’ai une drôle de démarche maintenant. Je marche comme quelqu’un qui se serait rentré une broche dans le pied…

Deuxième chien a mangé une boîte de broche cette semaine. Quand je suis revenue du travail, il y avait des broches partout dans le salon. Bien que j’aie passé l’aspirateur deux fois, c’est plus qu’évident qu’une de ses putains de broche s’était savamment cachée dans le tapis d’entrée pour mieux venir se loger dans mon pauvre talon. 

Deuxième chien aime manger les choses. L’éventrage de coussin, il excelle, vraiment! Il y a deux semaines, j’ai eu le bonheur de trouvé plein de petites boules de styrofoam partout partout partout, j’en trouve encore d’ailleurs. J’en ai même trouvé dans les cacas de deuxième chien pendant une semaine. Prenez bonne note les amis : Les boules de styromousse ne se digèrent pas.

Premier chien ne mangeait pas les choses. Il ne les mange pas plus d’ailleurs. Premier chien a vieillit avec l’arrivé de deuxième chien. Il est moins fringant qu’avant, un peu plus bougon. Remarquez, si quelqu’un faisait ses dents sur mes oreilles, moi aussi j’aurais tendance à être bougonne! 

Ouais, j’ai deux chiens maintenant… j’ai fait ça.

Par une belle journée d’avril, je suis allée chercher des croquettes pour premier chien, je suis sortie de là avec deuxième chien. Impulsive allez-vous me dire? Complètement vous répondrai-je. 

Certes, c’est un défi de taille que je me suis lancé, mais tous les matins, quand je vois sa petite face laide, je suis bien heureuse de mon choix. Je me plais à dire que j’ai trop d’amour à donner. Je le pense un peu.

Je suis une salvatrice canine. Une soccer mom de petits chiens.

Deuxième chien a passé huit mois de sa vie dans une cage, ce qui fait qu’il a développé tout de sorte de défauts troublants. Je pense même faire appel à la SPA, pour leur suggérer d’aller enquêter sur l’animalerie où je l’ai acheté, parce qu’honnêtement, ce n’est pas normal. Mon chien n’est pas normal!

Premièrement, quand je l’ai ramené à la maison, il était complètement déshydraté. Puis, j’ai découvert qu’il était croche (croyez-moi, un croisé chien saucisse et autre chose (parce qu’à le regarder, c’est assez indéterminé comme race!), quand c’est croche, ça paraît!), il était incapable de se coucher, une de ses cuisses était nettement plus développer que l’autre (elle était presque atrophiée en fait), il lui manquait du poil sur les temples parce qu’il a trop accoté sa petite face laide dans la vitre de sa cage et, le pire, il est agoraphobe. Ouais, deuxième chien a peur des grands espaces.

Maintenant, les problèmes physiques se sont beaucoup améliorés, sa petite cuisse se développe, il est capable de se coucher et son dos est presque droit. Son poil n’a pas repoussé, mais ça ne me dérange pas, il a l’air d’un vieux sage. C’est comme le père Fourrat version chien.

L’agoraphobie reste. Quand j’arrive dehors, je me retrouve avec un chien de plâtre. Il ne bouge pas, rien. Une belle statue de chien laid. Donc, je promène premier chien et j’ai deuxième chien dans les bras (je déteste l’image à chaque fois, ça me rebute, je trouve que j’ai l’air d’une snobinarde qui n’est pas capable de laisser son chien par terre, m’enfin… les gens peuvent bien penser se qu’ils veulent et je n’ai pas envie de me mettre à crier que j’ai un chien agoraphobe chaque fois que je croise quelqu’un (autre belle image ici!)). Bref, je veux qu’il sniffe le dehors, qu’il s’habitue et chacun de ses petits pas, bien qu’ils soient très rares deviennent fête! Je ne fête pas souvent.

Ouais… j’ai deux chiens maintenant… j’ai fait ça. Un défi de taille certes, mais je ne regrette pas mon choix. Qu’est-ce que vous voulez… j’ai trop d’amour à donner, et l’amour, c’est bien plus fort qu’une broche dans le pied.              

20 mai 2012

Les choses


♪«Because the greatest love is always ruined by the bickering»

Je voulais les choses différentes, j’ai opté pour les choses interdites. Les choses qu’on ne dit pas, les choses qu’on camoufle, celles qu’on vomit en cachette dans les toilettes d’un bar miteux. Je me suis auto-dégueulée. J’ai perdu mon cœur, on m’a volé mon panache ; je suis un petit tas désabusée de moi. J’ai voulu les choses différentes, je me suis ramassée avec pas grand-chose. 

Je suis prise au piège dans le royaume du pas grand-chose. Une couronne de cure-pipes sur la tête, je suis reine du pas grand-chose. Je suis maître de mon propre désastre.  

J’aurais voulu les choses différentes, celles que l’on crie sur les toits, celles qui nous éclatent le cœur en un millier d’étoiles filantes. Je ne pleurerai pas le fait que je fais probablement finir seule. Le chaos amoureux n’est pas la fin du monde. Mon monde ne s’écroulera pas pour ça et s’il le fait, je resterai là, debout, fière, forte, avec une couronne de cure-pipe sur la tête!  

***
♪«Will it replicate?»

Le bonheur n’est pas une personne. Je ne suis pas le bonheur. Un jour, je trouverai quelqu’un qui pensera que j’en vaux la peine.

13 mai 2012

14 étages et un taxi


♪«I’m ambicious when giving up»

Du haut du 14ième étage, j’ai regardé la ville. De loin, j’ai regardé mon appartement, de proche, j’ai regardé l’inconnu. J’ai voulu me perdre dans son regard, j’ai voulu me sentir femme à nouveau, du haut du 14ième étage, j’ai cherché mon reflet dans la fenêtre mais je n’ai vu que celui de l’inconnu. Je me suis oublié en regardant par cette fenêtre, je me suis oublié en me couchant dans ce lit, en embrassant l’inconnu. 

S’oublier pour se retrouver, se perdre dans le regard de l’inconnu, chercher son reflet dans la fenêtre ; du 14ième étage, j’ai sauté. Pieds joints, mains liés, 100$ pour pas grand-chose. 

Là où le 13ième étage n’existe pas. Je me suis coincée dans un regard, dans un lit trop grand, j’ai espéré retrouver tout en voulant perdre. Balayer l’amertume, devenir un fantôme, soulever la honte, la cacher sous les draps, se retrouver nue devant l’inconnu.   

À 4h30, j’ai pris un taxi, j’ai regardé l’inconnu s’éloigner. Un reflet étranger dans la fenêtre côté passager, c’était le mien. Du haut du 14ième étage, je suis devenue l’inconnue de quelqu’un. Dans un taxi à 4h30, je me suis retrouvée un peu perdue.