11 mai 2010

Le tourment

♪«J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir»

Je suis tourmentée. J’ai toujours été tourmentée. Les possibilités ça me stresse. Je vois la vie comme étant la plus vaste des possibilités, ça ne m’aide pas. C’est comme si les idées, les pensées, les hypothèses étaient en éternel conflit constant dans ma tête. J’ai le cerveau qui me sort par les oreilles.

Je m’impose des semaines du zen. Des semaines où je me dis que je vais essayer de penser moins, de moins m’en faire, de relaxer, arrêter de me ronger les ongles, être fenshui en écoutant du Zamfir. La fucking flûte de pan... ça m’relaxe pas pantoute!

J’ai pensé faire du yoga, devenir yogi, mais juste l’idée de tenir une position longtemps, ça me stress.

Même la position fœtale ne fonctionne pas. J’ai même pensé faire un rebirth, couchée en boule dans des draps roses pour me rappeler l’utérus de ma charmante maman. Après mûre réflexion, j’ai tout simplement décidé de laisser tomber. Le rebirth, c’est n’importe quoi!

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Le pourquoi du comment du tourment qui me hante. Le tourment ma démence, délivrance enivrante. Le quand, le où, le pourquoi mon tourment du comment ma démence du pourquoi l’existence. Enivrante existence qui me chante à tue-tête, casse tes pieds, cache ton sexe, faut pas fumer la cigarette. Délivrance flagrante de mon être tourmentée, laissez-moi aborder le blason du blasé. Laissez-moi embrasser le passé dégueulasse, laissez-moi faire de la place au tourment ritournelle.

Le pourquoi du comment du tourment qui me hante. La comptine enfantine d’un matin délicieux. Cette chanson qui m’enchante de son air joyeux. Ferme les yeux, bouche ton nez, un autre pied pour danser. Le tourment de mon être flagrant délirant, dans un sens l’existence est mis en dormance. Le martyr peut cesser d’à ma porte cogner, le tourment et parti et je dors dans mon lit.

Bonne nuit.

3 mai 2010

Le verbe absent

♪«Sabrina quand tu m’touches... woohoo...»

Il fait la cuisine en écoutant du Yellow Molo... et le pire c’est que je le trouve mignon chantant Sabrina en tournant ses boulettes. C’est mon petit rebelle au cœur tendre. Il est celui qui me fait oublier la cynique-sarcastique-drastique que je suis. Il est celui vers qui je me tourne lors des journées grises. Il est celui qui me donne des bisous dans le cou dans le rayon des céréales à l’épicerie. Mon petit rebelle au cœur tendre. J’esquisse un sourire en coin et je me dis : «Ouais... c’est vraiment fou.... c’est vraiment fou comme il chante faux!»

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♪«Ça fait rire les oiseaux»

Je n’ai jamais vraiment été du genre à verser dans la sweetitude. J’ai toujours été relativement indépendante dans tout ce que j’entreprends. Tranquillement je m’adoucie. Je suis en train de devenir une quétaine accomplie et, à ma grande surprise, je crois que ça me plait. Ouais, ça me plait vivre l’amour avec les p’tits oizeaux cuïcuï, le soleil, les fleurs, lesbelleschoses. Le printemps me semble soudainement moins dégueulasse.

C’est comme si le soleil c’était levé sur ma vie. Comme si je m’étais finalement décidé à ouvrir les stores. La noirceur se dissipe peu à peu, tranquillement, je me dévoile. Je me dévoile, j’enlève mon voile, je regarde les étoiles et je fais des rimes en oiles... le bonheur? Oh que oui!

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♪«I’m not gonna write you a love song»

Je suis en constante quête d’inspiration. Le bonheur ne m’inspire pas. L’amour m’inspire... le vrai m’inspire moins! Je cherche dans les petits racoins de ma p’tite tête de peanuts joyeuse et je me dis qu’être heureuse c’est bien, mais ça met pas de viande sur l’os littéraire. C’est comme chiquer de la babiche pour faire des raquettes. Bon d’accord, j’avoue c’est très douteux comme comparaison...

Certes, je pourrais verser dans les «je l’aime pour ceci, je l’aime pour cela». Mais je considère que ça m’appartient. C’est à moi. C’est un partage que je trouve difficile. Je suis égoïste. L’amoureuse égoïste. Égoïste des mots. J’ai le verbe discret, j’ai le verbe distant... j’ai le verbe... absent?!