29 juin 2010

Le verbe écorché?!

«-Coudont chose t’écris pu?!
-Ben oui j’écris encore…
-Tu publies pas fort fort en tout cas…
-Je sais…
-Pourquoi?
-Euh… Bah… euh… je sais pas…»

Honnêtement, ça reste entre vous et moi… mais oui je sais pourquoi je ne publie presque plus. Imaginez-vous dont que moi, Lolie, 27 ans trois quart et toutes mes dents, je me censure. Oui, oui, je me censure. J’ai peur, oui j’avoue, j’ai peur que mes diarrhées verbales aient une certaine répercussion dans mon quotidien. C’est de la merde hein?! Oui, je sais… Justifier le fait que parfois je peux m’emporter, écrire des choses que je pense sur le moment et non en générale, ça ne m’intéresse pas. Avoir à justifier mes écrits… woafff… moi, ça m’turn-off!

Alors, envers et contre tous, pour le bonheur des uns et le malheur de certains je publierai. Je compterai sur la compréhension de mon entourage et blablabla juste à en parler ça m’emmerde! M’enfin… j’aime ça écrire… pourquoi m’en passer? C’est drôle quand même venant de la fille qui clame haut et fort qu’elle se fout de ce que les gens pensent. On aura beau dire, mais n’importe qui qui dit ça ne s’en fout pas tant que ça. Le regard d’autrui… le jugement d’autrui… parlons-en…

***

♪«Avoir une tête si grosse ça me ferait sûrement tomber»

J'ai toujours cru que les pires jugements qui étaient posés sur ma personne étaient faits par nul autre que mon moi-même. Aujourd'hui, c'est différent.

Le regard d'autrui sur mon âme dénudée, sur mon cerveau écorché.

Je savais qu'un jour ou l'autre j'allais être confrontée aux préjugés face à ma maladie. Je le savais oui, mais je ne m'y étais jamais vraiment préparée. Non, je n'étais pas prête.

Le regard d'autrui sur mon âme dénudée, sur mon cerveau écorché.

Je suis malade, complètement malade. L'étiquette orange sur mon dossier médical me colle maintenant à la peau. J'aurai beau gratter comme une hyène enragée que ça ne changerais rien. Elle ne partira jamais. J'aurais beau crier sur tous les toits de la ville qu'avant d'être une maladie je suis une personne, ça ne changera rien non plus.

Le regard d'autrui sur mon âme dénudée, sur mon cerveau écorché.

Je n'ai pas envie de me battre pour une cause perdue d'avance. Vos idées préconçues de mon état m'empêcheront de vous convaincre. Une étiquette, collée dans mon dos, comme un vulgaire poisson d'avril, voilà, pour vous, tout ce que je suis.

Le regard d'autrui sur mon âme dénudée, sur mon cerveau écorché.