♪«Mais aujoud’hui ma
vie c’est d’la marde»
Je me suis retrouvée là
où les mots ne veulent rien dire. Comme l’amour bohémien perdu dans une ville
trop grande, beaucoup trop de gens, beaucoup trop de gens. Comme une
adolescente rachitique cachant ses tibias dans un pantalon bouffant. Cacher ses
formes, former un tout, cracher ses formes, ne rien former du tout. Troquer sa
verve, éponger sa peine, se taire, se taire, se taire.
Je me suis retrouvée là
où les mots ne veulent plus rien dire. À boire du thé en écrivant des lettres
d’amour ridicules sur des napkins cheaps de restaurants cheaps. Je les ai épinglées
sur le mur en souvenirs de rien. J’aurais voulu les choses différentes. J’aurais
préféré te voir pratiquer tes coupes de viandes sur un orignal. J’aurais voulu
les choses différentes. J’aurais apprécié garder mon panache.
Je me suis retrouvée là
où les mots ne veulent rien dire. Mon cœur, sorti de sa petite boîte de carton
brun. Mon cœur, exposé sur le blanc de la neige. Mon cœur, explosé sur un banc
de neige. L’hiver à fondu laissant là, une petite flaque de rien au beau milieu
de la rue. Éponger, se taire, se taire, se taire.
Là où les mots ne
veulent plus rien dire. Là où mon mutisme gorge mes yeux. Éponger. Je suis une
petite flaque de rien, au milieu de la rue, s’épongeant en silence.
Tu as accroché un
panache sur ton mur de chasse. J’ai épinglé des napkins sur un mur de rien…
well… la vie c’est d’la marde!