27 avril 2011

La berlue inspire

♪«Incognito!»

J’aurais aimé avoir été capable de garder mon calme lorsque j’ai vu son nom sur l’afficheur. J’aurais aimé ne pas avoir les jambes molles lorsqu’il a osé dire ton nom. Ton putain de nom! Comme si je ne l’avais pas assez entendu, assez lu, assez tu! Me fondre à jamais dans le silence de l’absence de ton nom.

La prochaine fois, je frencherai un inconnu, un vrai, un pas connu pantoute. Je frencherai l’invisible. Je me camouflerai dans ses bras puis il m’enveloppera de son anonymat.

***

♪«Your heart is as black as night»

De mes yeux vu, de mes oreilles entendu, de ma bouche parlu. L’étrange berlue de l’hurluberlue.

***

♪«Les étoiles, les étoiles, les étoiles»

L’inspiration n’est pas quelque chose qui se commande. On ne sait jamais trop quand ça nous frappera. Bien moi, un soir, c’est revenu. J’ai dû courir un crayon et une vieille enveloppe de compte d’Hydro. Je me vois encore, courir dans la cuisine comme une poule pas de tête, me répétant la phrase sans cesse, pour ne pas l’oublier, pour ne pas la laisser s’échapper, Dieu que je voulais la garder, pour moi, cette phrase.

Cette phrase, salvatrice de tous mes problèmes, celle qui me fera enfin sortir de mon quotidien pour encore une fois me réfugier parmi les lettres, les mots, mes amis. Comme si elle allait me sauver la vie, me sauver le cœur.

Un exutoire divin, à sa manière. À la manière qu’il a d’être le mien. Moi, les mots, mon chien, personne d’autre. Le bruit des touches, la pluie, la petite lumière sur le bord de mon bureau, je me retrouve enfin.

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