2 avril 2011

L'exilée du nord avec l'enfance dans face

♪«Je suis porté disparu, vous ne me reverrez plus»

Au royaume des conifères, je suis chez moi. J'ai troqué mes feuilles contre des épines. Je me suis fait prévoyante, elles ne tomberont pas malgré le froid.

L'exilée du nord, je suis chez moi. Le soleil sur le blanc de la neige me pète dans la face. Avril s'en vient. Ici, c'est pas pareil. Le bleu de la mer me réconforte et j'aime le son de l'harmonica.

Je me sens comme une chanson country. Je me sens comme un gars de l'usine. La rivière n'est pas encore dégelée, ça ne me dérange pas. Ici, c'est pas pareil. L'exilée du nord, je suis chez moi. Mes racines sortent et j'aime l'odeur de la terre.

Avril s'en vient, le dégel me fait moins chier ici. Une reprise de Beau Dommage au rythme latin à la radio, je me sens dans le sud. Il fait 5 degré.


Ici, c'est pas pareil. Avril s'en vient. L'exilée du nord, c'est moi. C'est moi et c'est rien d'autre. Je fais le plein de jolis paysages, de jolis moments, je suis dans mon milieu, chez moi, dans ma famille, chez moi, le nord, ma maison.


***

♪«Mais rien n'empêche que l'on s'abandonne»

L'équivalent de mon enfance qui vient me fesser en pleine face. L'enfant de la balle. L'amour le plus pur que je n'ai jamais pu ressentir t'a été dédié.

Certes, les années ont passées, nous avons changés, tu as engraissé. Mais quand je t'ai vu, tout de suite, je me suis sentie comme la gamine de 7 ans qui jadis te vouais un culte à inatteignable. Si je ne m'étais pas écoutée, je t'aurais frenché live de même dans le vestiaire juste pour exorciser (et pour me contenter un peu aussi) les démons amoureux de mon enfance.


Ce soir, assise dans mon lit en legging avec mes gros bas de laine et mon brushing qui me flétri sur le tête, je me demande. Je me demande qu'est-ce que ça aurait changé si j'avais osé. Oser te ramasser la face à deux mains dehors, sous la neige d'avril, entre deux puffs de cigarette.

Je suis une grande rêveuse...

Ma mère m'a dit que tu avais fait le saut quand tu as su qui j'étais, j'ai trouvé ça mignon. Quand tu m'as envoyé un baiser de la main quand je suis partie, j'ai trouvé ça mignon. Si au moins j'avais été capable de faire autre chose que de te répondre par un sourire discret pour ensuite me cacher la face dans mon foulard en grande gênée (nounoune!).

L'enfant de la balle.

Bah... il y a de ces choses qui ne changeront jamais.

Giboulée un jour, giboulée toujours!

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