20 avril 2011

Le vide incommodant

♪«Let me catch my breath»

Lorsque je pourrai te conjuguer au passé. Quand j’arrêterai de verser dans la curiosité morbide. Mes lettres, privées de destinataire, je pourrai enfin respirer. Lorsque j’entendrai ton nom et que mon cœur ne voudra plus sortir de ma poitrine. Quand le téléphone sonnera et que je ne penserai plus que c’est toi qui reviens. Mon être, privé de toi, je pourrai enfin respirer.

Lorsque j’aurai la force de te conjuguer au passé. Le présent, plus léger, je pourrais enfin respirer. Quand l’espoir de te croiser par hasard m’aura quitté, tu me quitteras enfin avec celui-ci. Ma tête, vidée de nous, je pourrai enfin respirer.

Je souffre d’apnée de toi.

***

♪«Te quitter est trop difficile»

Je reste assise là, devant la page blanche. Mes personnages ne me parlent plus, ils me boudent. Ils ne veulent plus me montrer où ils s’en vont, ils se cachent. Ils ne me montrent plus de bribes de leurs passés, ils se sont tus. Ils t’ont laissé toute la place et ça me fait chier.

La page blanche de se noircie plus. Mes doigts ne courent plus sur le clavier pour suivre l’histoire. Mes crayons, plus que jamais inutiles, dorment dans le fond de ma sacoche. Je ne cours plus les bouts de papier qui trainent parce qu’un d’eux vient de me faire une confidence.

Ils ne me murmurent plus rien, le silence. S’ils me parlent, tu es leur sujet principal, ils me disent combien ils ont hâte de te voir sortir de ma tête. Ils ne t’aiment pas, ils me l’ont bien fait comprendre. Tu prends toute la place et ça les fait chier.

Tu ne peux pas t’intégrer à l’histoire, tu ne cadres pas dans le décor. Tu devrais sortir, comme tu es entré, rapidement, sans prévenir, en silence, à pas de loup. Quitte-moi. Quitte mes pages blanches. Laisse-moi ne plus les noircir de toi.

2 commentaires:

  1. Sa vie

    Quel titre enlevant. Quelle envie j’ai de lire ce texte si mal titré. Et bien c’est sa vie qui m’a fait écrire ce texte. Je lisais son bogue quand l’envie d’écrire m’a prise. Je la lisais et j’en riais. Pourtant, elle relate les déboires de sa vie. En amour. Tellement de déboires qu’elle peut en faire une liste, et ce sur seulement 2 ans! Du junky mormon avec problème de foie en passant et repassant par le gars qui se cherche une mère jusqu’au gars avec difficulté d’adaptation sociale, faut croire qu’elle se cherche un problème. J’en passe. Et moi je lis et je ris…

    Elle est pourtant allumée, sympathique, souriante, terre-à-terre, sympathique, belle, audacieuse, sympathique… Trop bonne peut-être? Bonasse même? Et si je ris, c’est qu’elle trouve quand même le moyen de tourner à la farce son malheur, non? Si je ris c’est qu’elle est drôle en plus? Et elle fait plus jeune que son âge. C’est quoi son problème? Et c’est quoi mon problème de m’attarder à son problème? J’écoute la même musique qu’elle. Source d’inspiration de mal de coeur. Mal du coeur. Mal à son p’tit coeur. AH! voilà son problème! Son coeur! Il bât à contre-coeur… Quand le mal du coeur te prend, t’as juste le goût de crier à la terre entière que t’as mal. Avoir le goût et le faire. Elle le fait. Et son inspiration est source d’inspiration!

    Encore, ENCORE!

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  2. Trop bonne? Peut-être (sûrement). Bonasse? Non (bon, peut-être un peu). Mais encore, nous pourrions certainement tergiverser longtemps sur mes déboires amoureux qui visiblement ne me mènent nulle part.

    Mon cœur bat à contre-cœur. L’idée me plait et me déplait à la fois. Mon cœur bat tout court je crois. Il n’a tout simplement pas su battre pour les bonnes personnes. J’apprends, je constate, je relate, je verse dans l’introspection puis j’extériorise, c’est correct.

    Mon cœur n’est pas le problème, je n’aime pas penser que mon cœur soit un problème, cette hypothèse me donne des nausées. Je vous donnerai ce lien : http://lindomptablelolieetcie.blogspot.com/2011/03/lhistoire-qui-nen-netait-pas-une.html. Peut-être comprendrez-vous mieux, qui sait?

    Tourner à la farce mon malheur? Bien entendu! J’ai toujours cru qu’il valait mieux en rire qu’en pleurer. Théorie qui, en passant, j’essaie d’appliquer le plus souvent possible dans ma vie. Parce que bon, à quoi bon pleurer de toute façon? Oui, ça fait du bien, mais en rire, c’est tellement plus curatif. Je pourrais même dire que j’ai aimé savoir que je vous ai fait rire… même si vous avez ri de moi.

    «Allumée, sympathique, souriante, terre-à-terre, sympathique, belle, audacieuse, sympathique» Ben eille… merci! On se connait nous, dans la vie de tous les jours?!

    Bref, je suis contente d’avoir provoqué chez vous l’envie d’écrire, à la limite, je pourrais même dire que j’en suis flattée. Merci beaucoup :)

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