6 avril 2011

Malaise verbal

♪«Tu me dégueules»

L’amour était né. Des poussières, des cendres, de cries, l’amour était né. Dans un long corridor, dans la gare centrale, derrière la porte, dans le ventre, sous les draps, l’amour était né. L’humain, le cœur. La bête, le corps. La tête, le souffle. Souffrir derrière le masque du désir, la honte, l’amour était né. Peine perdue. Une main tendue dans le vide, le regard fixé vers le ciel, il n’y a plus personne dans le parc à cette heure-ci. Un saut, un plongeon, un sursaut, le plancher, l’amour était né.

L’absurdité même. Lire entre les lignes d’une main. Un art divinatoire révélant la déchéance d’un être sans défense. L’amour ne peut naître des restes dans mon frigidaire.

J’aurais voulu me battre. Lever le poing vers le ciel en signe de protestation, j’aurais voulu crier à l’injustice. J’aurais voulu faire un doigt d’honneur magistral à tous ceux qui n’y ont pas cru. J’aurais voulu rire aux nez des gens.

L’emploi du conditionnel n’est que subjonctif à un présent plutôt imparfait. Je divague. Au prise avec une diarrhée verbale complètement saugrenue et inutile, je vomi des mots et je chie des paraboles. Je finirai sans doute par toute flusher ça en me disant que cette nausée grammaticale passera. Trois fois passera vite vite vite vite!

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