23 mai 2011

La mer, des mots, mon bureau

♪«Là où y’a les mots»

Ce soir j’écrierai. J’écrierai pour me fondre dans cette page. Je jette l’éponge, je jette l’encre. Je jetterai l’encre sur cette page pour me fondre en elle, avec elle, pour toujours. Tous les mots que j’utiliserai voudront dire quelque chose pour moi, à mes yeux, dans mon cœur. Les mots s’occuperont de moi, ils poliront mon cœur, me brosseront les cheveux, me feront à souper. Ils me diront de jolies choses et ne me laisseront jamais tomber. Ce soir j’écrierai. Parce que c’est comme ça, parce que c’est mieux comme ça. Ce soir, j’irai trouver refuge là où y’a les mots, parce que plus jamais je n’aurai à appuyer sur send.

***

♪«I move in water, shore to shore, nothing’s more»

Elle est née sur le bord de mon œil droit. Elle a glissé tranquillement sur le bout de mon nez pour atterrir sur mon bureau. J’ai penché ma tête pour savoir ce qui se passait, comprendre mieux ce qui m’arrivait. Les yeux, rivés sur mon bureau ; une marre s’accumulant sur celui-ci.

Tous l’ont vu sortir de mon œil, tous l’ont vu se glisser sur le bout de mon nez pour ensuite se suicider sur mon bureau. D’un geste d’allégeance, elles l’ont toutes suivie. Venant, ainsi, une à une, s’enlever la vie devant mes yeux. Se fondant les unes contre les autres, formant un tout, une jolie petite flaque de peine.

La marrée monte et je ne peux la retenir. Mon être, submergé par cette vague saline, ne peut combattre. Je me suis laissé avaler par la mer. Je ne peux avoir peur de me noyer, je suis une nageuse hors paire.

***

♪«Someday my pain will mark you»

Je déteste te savoir dans la Capitale. La peur de te croiser, la peur de voir ton regard, la peur de te voir indifférent. Le tout savamment mélangé avec le profond désir de provoquer les choses. Je suis un être remplie de contradiction, je sais.

Je voudrais te croiser pour que tu te souviennes, je voudrais t’éviter pour oublier.

J’aimerais qu’en voyant mon visage tu te rappelles de nous. Combien nos étions beaux. Combien nous nous moquions des autres. J’aimerais que tu te rappelles nos regards échangés dans le taxi quand tu m’avais pris par la main. J’aimerais que tu te souviennes de mon sourire, j’aimerais ne pas être, tranquillement, en train d’oublier le tien. Je voudrais être jellybean à nouveau, juste pour toi. Je voudrais bien combler tes rages de sucres mais avec tout le sel que j’ai sur le visage, ce soir, j’ai suis loin d’être un putain de bonbon à la con!

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