19 février 2011

Tenir compagnie

♪«Be my, be my baby»

Honte sur moi, je n’ai pas fait de spécial Saint-Valentin. Oh oui, la fête de l’amour, les oiseaux cuicui, les fleurs, le chocolat, l’ode au dégueulasse. Pour moi, la Saint-Valentin se résume à ceci : C’est lundi, je sors mes vidanges. Quoique, j’ai quand même eu un courriel de 5 mots qui m’ont fait sauter de joie comme une écolière en rut mais ça, c’est une autre histoire.
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♪«Don’t be running late, are you on time today?»

Je n’ai jamais autant écrit de ma vie. Je n’écris pas ici. Contrairement à ce que j’ai fait toute ma vie, cette fois-ci, j’écris à quelqu’un, pour quelqu’un, qui me lit, qui aime me lire et qui me répond. Je n’écris pas dans le vide, dans un petit cahier comme je m’y étais habituée. Les lettres privées de destinataire, ça me connait, avec le temps, c’était presque devenu hobby.

Cette fois, c’est différent. Je shoot les pages. C’est ma façon d’être un peu avec lui, tous les jours. Je lui tiens compagnie, l’homme occupé. Il répond toujours, trois mots, deux lignes, je suis folle comme de la marde! Deux, trois, quatre fois par jour, il laisse sa vie d’homme occupé de côté et prend une minute de sa vie d’homme occupé pour m’écrire trois mots, deux lignes, je suis folle comme de la marde!

Trois mots, deux lignes, une minute, ça ne me dérange pas. Je comprends l’homme occupé. Il a la vie que j’aurais toujours voulu avoir. L’homme occupé occupe ma vie et je lui tiens compagnie. Tous les jours, c’est comme ça, c’est correct comme ça. Je me dis que malgré sa vie d’homme occupé, il prend deux, trois, quatre minutes de sa vie, pour me lire, pour me répondre, pour me dire qu’il est toujours là et que moi aussi, je suis toujours là, à ma façon, avec lui, tous les jours.

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♪«So I can set me free»

Par moi surgit l’inconscient de ta présence. De mon être délurée la renaissance de mon âme dans la tienne. Mon corps à jamais perdu, ton esprit à jamais retrouvé. Le néant m’avale, les pores de ma peau ne s’en peuvent plus. L’existence n’est plus un fardeau, le tourment s’est endormi. Mon regard transperce la vie, dans mes yeux la lumière, dans mon ventre le désir, dans mon esprit ton regard. Ta demeure, ma démence. Mon corps, ta passion. Le néant m’avale et je me retrouve. Vivante, les pores de ma peau ne s’en peuvent plus.

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