29 décembre 2011

Nobert Cormier

Les fruits du cormier derrière la maison sont bien rouges. Comme s'il s'était auto-décoré pour Noël. Complètement gelé, il offre son sorbet amer aux oiseaux. Ils semblent se régaler, je ne comprends pas.

Quand j'étais petite, nous avions un cormier devant la maison, il s’appelait Norbert. Je ne me rappelle plus pourquoi, mais l'idée que mes parents donnent des prénoms aux arbres me plait bien.

Je me rappelle des enfants de mon ancien quartier. Je me rappelle des guerres de cormiers. Nous prenions le maximum de petits fruits, plus nous pouvions nous en rentrer dans la bouche, plus nous étions satisfaits. Puis, dans un élan sans fin, nous les soufflions le plus fort possible afin de transformer notre bouche en véritable mitraillette naturelle.

Je me rappelle des rires, de tous ces enfants courants autour de l'arbre, agrippant toutes les munitions que leurs petites mains pouvaient contenir. Je me rappelle de Norbert, l'arbre roi, le marchand d'armes, devant la maison.

Toutefois, ce que je me rappelle le plus, c'est le goût de ces petits fruits. J'ai souvenir de leur saveur âcre, lorsque l'un d'eux, telle une ogive, explosait dans ma bouche. Je me souviens de cette subite envie de vomir sur le pavé tellement c'était insupportable.

Ce matin, je regarde les oiseaux se régaler dans le cormier... je ne les comprends pas.


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