19 juillet 2011

Réflexions dentaires

♪«It seems it’s never going to end»

28 ans trois quart et toute mes dents. Sauf cette dent de sagesse qui ne poussera jamais, condamnée à passer sa vie de dent dans ma gencive. Je ne me la ferrai pas enlever, c’est ma dent, je la garde. Elle ne me rend pas malheureuse, remarquez, elle ne m’emplie pas de joie non plus. Toutefois, je pourrai me vanter d’avoir TOUTES mes dents.

J’ai eu un rendez-vous chez le dentiste pendant ma semaine de vacances. Comme quoi une simple carie peut vous amener à vous poser une multitude de questions sur votre avenir. Absurde, je sais. Comme quoi un dentiste pourrait changer votre vie… c’est peu dire…

Bref, j’ai eu mon examen, mon détartrage, mon nettoyage et le plombage de la vilaine carie. Méchante, méchante carie, je pouvais bien me demander pourquoi j’avais mal aux dents!

Mon dentiste m’a gelée, a commencé à fraiser mon infection. Puis, il m’a regelée, ma carie était trop profonde et il ne voulait pas que j’aie mal. Ça, c’est de l’altruisme dentinaire pur et simple. J’ai fait une crise d’angoisse sur sa chaise, j’étais tellement gelée que ma bouche avait oublié comment avaler. (pas le highlight de ma vacance pantoute ça làlà!)

Tout ça pour dire que j’ai passé à deux doigts du traitement de canal. Mais je ne sais pas si vous le savez mes amis, mais moi, avec mon pas d’assurance dentaire, je n’ai pas les moyens de me payer un traitement de canal, je n’ai même pas les moyens de me faire arracher une dent! Le truc de la corde attachée à une poignée de porte est peut-être économique, mais moi, je veux les garder mes dents!

C’est mes dents! Touchez pas à mes dents! Je veux garder mes dents! Bon!

Je suis donc retournée chez mes parents, dans un piteux état, la moitié de la face gelée à essayer de manger de la soupe won ton. Pendant un instant, j’ai compris ce que ma grand-mère (paralysée du côté gauche suite à un anévrisme) pouvait ressentir (ou ne pas ressentir) en mangeant une soupe.

C’est bien beau tout ça, le travail que j’aime malgré mon salaire plus que pourri, mon grand 4 et demi avec salon double dans le joli quartier, la vie urbaine dans la Capitale, mais tout ça ne sauvera pas ma dentition.

Je me sens pareille que lorsque j’ai décidé d’arrêter mon baccalauréat. C’est comme si mon côté réaliste et terre à terre venait de me donner une claque en arrière de la tête. Je me rappelle, lorsque j’ai cessé mes études je m’étais dit : «c’est bien beau étudier en musique, mais ça ne mettra pas de beurre sur tes toasts le matin!». J’en suis exactement au même point : «c’est bien beau travailler dans l’hôtellerie, mais ça ne sauvera jamais tes dents!».

La vie en région? Avoir un travail que j’aime un peu moins? Une éventuelle vie de famille? Avoir une maison? Faire 45 minutes de voiture pour aller voir un film dans un cinéma pourri? Faire courir mon chien sur mon terrain? Sentir l’odeur de la mer tous les matins? Me faire chier l’hiver à -40ºC? Me rapprocher de ma famille? M’éloigner des grands centres? Je sais pas.

Le dentiste a sauvé ma dent. Je ne sais pas encore s’il a changé ma vie. Mais une chose est certaine, c’est que moi, dans la vie, je veux garder mes dents bon!

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